J’En Suis, J’Y Reste - Centre LGBTQIF de Lille Nord - Pas de Calais

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Newsletter - 13 avril 2012

vendredi 13 avril 2012, par J’En Suis, J’Y Reste

Newsletter du 13 avril 2012

Bonjour,

voici quelques nouvelles sur les activités du centre : la sixième quinzaine du centre jusqu'au 16 avril et  un séminaire avec Beatriz preciado le 21 avril.

1) La sixième quinzaine du centre continue jusqu'au 16 avril.

Voici les derniers événements programmés : une rencontre avec Tiphaine Besnard, une repas séro solidaire par Les Flamands Roses, un atelier de photos "Mauvaise images" et un projet "calamiteux" par Yomky, une rencontre des Amis des Jardins, une émission de radio spéciale mémoire par Les Flamands Roses, une soirée sur la solidarité internationale par Aides. Les détails sont ci-dessous.

Vendredi 13 avril 2012

Significations, définitions et fantasmes du travail sexuel. XIXe siècle-XXIe siècle.

à 20h

Avec Tiphaine Besnard, diplômée d’un master d’histoire, qui lui a fourni les matériaux nécessaires à la rédaction de son ouvrage sur Les Prostituées à la Salpêtrière et dans le discours médical. À l’issue de quoi elle s’est consacrée au militantisme des sex workers, au sein du Strass (le Syndicat du travail sexuel, à Paris) pendant deux années. Ses recherches portent actuellement sur le rapport symbolique du grand public à la prostitution, dans le cadre d’une thèse de doctorat de sociologie.

Il s’agira pour Tiphaine Besnard de présenter ses travaux sur le discours médical et psychiatrique sur la prostitution, en nourrissant la discussion de son expérience dans le domaine militant et de ses recherches actuelles sur les conceptions contemporaines du travail sexuel en France.

"J’ai écrit ce livre à l’occasion d’un master d’histoire des mentalités, réalisé entre 2007 et 2009 à l’université de Paris 7. Pour ce faire j’ai utilisé les archives de la Préfecture de police et celles des archives de la Salpêtrière, un des principaux hôpitaux psychiatrique parisien au XIXe siècle.

Je me suis particulièrement intéressée à deux choses : 1° le discours des médecins dans les traités médicaux 2° le lien entre les institutions policière et psychiatrique.

1° les premiers révélaient, par leur abondance et leur contenu, les préjugés sociaux, culturels, historiques et moraux de leurs auteurs, càd des hommes, de classes favorisées, instruits. On y retrouvait les fantasmes et les stéréotypes sur les femmes, les classes populaires et la sexualité. Ce qui sous-tendait leur argumentation, en faveur d’une mise en garde des hommes (leurs pairs) contre les dangerosités supposées de rapports sexuels extra-conjugaux, tarifés et trans-classes sociales de surcroît, c’était le lien, censément évident, entre l’immoralité et la maladie (aussi bien mentale que physique). Dans cette perspective, les maladies vénériennes étaient utilisées comme des épouvantails pour tenir à distance les hommes des prostituées.

2° La Salpêtrière était à l’origine un lieu d’enfermement, ouvert sous Louis XIV, pour les femmes criminelles et les prostituées. Cette disposition du XVIIe siècle avait été interdite sous la Révolution. Mais, à la lecture des registres d’entrée à la Salpêtrière, il m’est apparu que la Préfecture de Police envoyait des contingents réguliers de prostituées à l’asile de la Salpêtrière, sous le prétexte qu’elles étaient aliénées, en particulier dans les années 1850-60 et 70. Bien que certains médecins aient l’honnêteté de reconnaître que ces femmes ne souffraient pas de maladies mentales, tout juste d’alcoolisme ou d’agitation, l’évidence d’une influence néfaste des pratiques prostitutionnelles sur la santé mentale était largement partagée.

Ces recherches m’ont particulièrement intéressée pour ce qu’elles révélaient de la société dans laquelle ces pratiques ont pris place. Si l’on se réfère aux écrits de Gail Pheterson, la prostitution est un prisme qui fait voir les choses à partir de préjugés et d’émotions. En effet, si l’on enlève à la sexualité (ou à la prostitution si vous préférez) les fantasmes, les idéologies, la morale, la culture, les peurs, les stéréotypes il ne reste plus rien qu’une activité physique pouvant produire du plaisir, des enfants, du lien social ou rien du tout. C’est-à-dire pas grand chose au bout du compte, et c’est précisément tout le reste qui m’intéresse.

Suivant les constats d’Elsa Dorlin, dans la Matrice de la race, il m’est apparu avec évidence l’influence durable et puissante du discours médical sur les mentalités et sur le sens commun. En effet, de nombreuses idées véhiculées par les médias, les spécialistes et les films prennent pour base, dans leurs grandes lignes, les théories des médecins du XIXe siècle. Je pense par exemple aux paradigmes médicaux sur le VIH aujourd’hui, qui ressemblent traits pour traits à ceux du XIXe siècle sur la syphilis.

L’autre grande influence, sur les significations que l’on attribue à la prostitution aujourd’hui, c’est celle de la lutte contre la traite et l’exploitation sexuelle. Le militantisme abolitionniste est né en Angleterre dans les années 1860. A l’origine, il visait à faire abolir les lois qui réglementaient le travail sexuel et que les militantes jugeaient, à juste titre, sexistes, violentes, dégradantes et discriminantes. Cette idéologie s’est diffusée en France à partir de la fin des années 1880.

Ce qui l’a fait dévier de son but originel c’est la forte médiatisation d’une affaire de proxénétisme de fillettes mineures en Belgique, qui a déclenché une avalanche de protestations, d’organisations politiques et intellectuelles et la mise en place institutionnelle de politiques anti-traite. C’est cela, et tout le discours qui l’a accompagné et qui accompagne depuis les affaires de proxénétisme, qui a fondé les réactions adaptées à l’idée de la prostitution : le dégoût, l’indignation et la pitié. Ces émotions contribuent à la justification de mesures politiques moralistes, liberticides et impérialistes, aussi bien en France qu’à l’étranger.

En étudiant les significations qu’une société attribue à un moment précis de son histoire à une activité bien précise, le travail sexuel, mon but est de comprendre les intérêts sociaux, politiques, moraux qui les sous-tendent. En résumé, ce qui m’intéresse ce n’est pas de savoir ce que c’est que la prostitution, ni si c’est bien ou mal, ma question c’est de savoir ce qu’on en pense et pourquoi." T.B.

Samedi 14 avril 2012

Atelier Mauvaises images ?

à 13h

Les lesbiennes ont-elles/ils mauvais genres ? Les gays ont-ils/elles du mauvais sang ? Et les trans ont-elles/ils une mauvaise identité ? Sommes-nous de mauvaises images ?

Notre société est une société marchande, société de performance et d’apparat. Nous sommes toutes et tous confrontées à des pressions intolérables. Nos corps devraient être selon des normes absurdes de minceur, de muscles, etc... Si nous ne sommes pas dans les normes, tout nous le rappelle ! Même la communauté LGBT a le devoir de montrer patte blanche pour se visibiliser. Vu que nos images ont le devoir d’être bonnes, les autres ont le devoir d’être invisibles car elle dérangent, elles sont imparfaites, ce sont donc de mauvaises images mais sont-elles de mauvaises images ? Les médias (la publicité, le cinéma, la tv) imposent des normes et surtout une visibilité hétéronormative de la vie (même dans les media LGBT, la norme impose ses règles). Nous sommes bombardéEs d’images de corps parfaits et de réussite, il est difficile d’ignorer ces contraintes. Créons des images à partir de nous-même. Le projet prend son sens lorsque l’individuE devient acteur/actrice de son image en se la réappropriant. Proposons d’autres images de notre communauté afin de visibiliser nos corps, nos modes de vie différents des règles commerciales imposées afin de se montrer sous notre plus beau/ mauvais jour.

YomkY vous propose de participer à un atelier photo pour une action de visibilité en se réappropriant l’espace visuel de la rue lors de la prochaine marche LGBT à Lille.

Alors, t’as envie de te lancer dans cette aventure ? Si ce projet te botte, viens participer au shooting photo. Il y aura meme une fringothèque si t’as envie de d’expérimenter d’autres fringues ou de te montrer encore plus folle-butch-hors norme et glamour (ou pas) que jamais !

L’image créée sera accompagnée d’une légende avec l’adjectif “mauvais/mauvaise”. À toi de décider du titre qui accompagnera ton image.

Inscris-toi par mail chatouille59@yahoo.fr ou appelle moi au 06 68 34 77 37 (Yomky)

Samedi 14 avril 2012

Repas séro-solidaire

par Les Flamands Roses

Gais, Lesbiennes, Bis, Trans, Homos, Hétéros, Séropos, Séronegs, retrouvons-nous autour d’un repas solidaire au J’En Suis, J’Y Reste. Le repas est précédé d’un temps de discussion et de lectures sur notre "santé globale" et d’actualités liées aux VIH / VHC. Parce que la convivialité nous fait du bien, tissons des liens. Prix libre.

19h : accueil

19h30 : discussion thématique Dépistages.

20h30 : repas

Nombre de convives limité. Renseignements et inscriptions autant que possible à lesflamandsroses@yahoo.fr ou au 03 20 52 28 68.

Dimanche 15 avril 2012

(suite du dimanche 1er avril 2012)

Calamiteux !

Réaliser un projet calamiteux, t’es partantE ?

J’te propose de faire du cinéma en créant un film participatif. C’est quoi ce truc ? Et bien, c’est d’écrire l’histoire, le titre et de choisir les genres à mélanger ou pas (comédie, action, western, porno, science-fiction, super-héroine, drame, etc) dans un premier temps puis de réaliser le film dans un deuxième temps. Et tout ça en deux dimanches après-midi ! Quelques bases (qui te seront expliquées le jour J) afin de se lancer soi-même et collectivement. Cela permettra au groupe d’écrire, d’y jouer et de tourner à l’aide d’une caméra de petits films (La régle est simple : une seule prise, le film est « tourné-monté » en même temps qu’on le tourne. Enfin, cela s’achève par la projection du résultat en groupe.

Tu souhaites y participer ? Ce projet est proposé à toute la communaté LGBT, je te recommande te t’inscrire par avance mais tu peux aussi venir le jour J voir si tu peux le faire.

Et pourquoi faire ça ?

Pour parler de nous, de nos vies fragiles, de nos sentiments confus, nos colères, nos folies, nos rêves et nos joies. Nos histoires pourront être belles ou horribles, nos personnages -lumineux ou sombres ! Peu importe, nous ne sommes pas là pour gommer nos défauts, nos égos, nos bobos ! Ça te plaît, ça te parle, te fait bander ou mouiller et même si t’y arrives pas alors viens participer.

Pour cette première tentative, nous allons nous inspirer d’un personnage. À savoir Calamity Jane, personnage réel du Far West, connue pour avoir porté l’habit d’homme, ses jurons et son alcoolisme ! Beaucoup d’historiens continuent de dire qu’elle est une aberration dans l’Histoire de la conquête de l’Ouest. Comment peut-on donner autant d’honneur à cette "bonne femme mal dégrossie", à cette "tare"  ? Trop tapageuse, trop bruyante, trop pauvre, trop ignorante, trop vivante, trop tout ! Pourquoi aurait-elle du marquer l’Histoire ? Elle n’a rien fait, rien écrit. Elle a juste vécu sa vie de pauvre, à tenter de survivre économiquement tout en s’amusant, à picoler, baiser et à raconter ses histoires farfelues. Elle aurait dû faire partie de cette masse des invisibles, aucune trace dans les livres ou romans. Mais visiblement, ce grain de sable n’a pas été broyé par l’horlogerie des puissants. Mais t’es peut-être comme elle ? T’es certainement une calamité ! Alors rassemblons nos grains de sable pour une tempête dans le désert lillois. Créons nos propres histoires ! Visibilisons nos calamités pédés, gouines et trans ! Ces personnages calamiteux qui dérangent, qui grattent, qui puent... Trop sexuel, trop transgressif, trop malade, trop marginal, trop folle, trop tout !

Alors, t’as envie de raconter une histoire, de l’imaginer, de faire connaître ou créer ton personnage de calamiteux. Tu sais pas écrire, t’as du mal avec l’écriture. Tu préfères raconter ton histoire par l’oralité, pas de problème, le projet est aussi fait pour ça ! Et si tu connais des potes à toi qui sont des calamités, fait tourner l’info  !

Inscris-toi par mail chatouille59@yahoo.fr ou appelle moi au 06 68 34 77 37 (calamity yomky)

Dimanche 15 avril 2012

Rencontre des Amis des Jardins

à 18h

Les Amis des Jardins se réunissent en non-mixité gays-pédés-bis fréquentant les lieux de drague homosexuelle, pour faire le point. Cette rencontre sera suivie d’un casse-croûte et d’une sortie.

Tata Bigoudi

Émission spéciale :

la mémoire de la déportation pour motif d'homosexualité durant la seconde guerre mondiale

Tata Bigoudi, l’émission qui défrise l'hétérocratie, en direct sur Radio Campus Lille 106,6 FM ou http://www.campuslille.com chaque dimanche de 21h à 22h par Les Flamands Roses.

Lundi 16 avril 2012

Soirée de clôture

20h : Rencontre sur la solidarité internationale :

l'exemple de l'échange d'expériences entre AIDES (France) et AMC (Togo) dans la lutte contre le VIH-sida et la mobilisation des gays sur leur santé .

22h : Pot de clôture de la Sixième Quinzaine du centre


2) Séminaire avec Beatriz Preciado le samedi 21 avril 2012 de 14h à 18h au J'En Suis, J'Y Reste.

Séminaire sur les politiques féministes, queer et trans et politiques santé-sexualité aujourd’hui par Beatriz Preciado

Béatriz Préciado est philosophe et activiste queer. Ancienne élève de la New School for Social Research de New York et de Princeton University, Préciado dirige le projet "technologies du genre" au sein du programme d’études indépendantes du Macba (musée d’art contemporain de Barcelone) et collabore comme consultante et curateur avec le Musée Reina Sofia (Madrid). Référence internationale des queer studies, Préciado est l’auteur du "Manifeste contra-sexuel" (Balland 2000) , de "Testo Junkie. Sexe, drogues et biopolitique" (Grasset 2008). Elle publie en 2011 "Pornotopie. playboy et l’invention de la sexualité multimédia " aux Editions Climats. Elle enseigne la théorie du genre et l’histoire politique du corps à l’université Paris VIII. Ses derniers ouvrages seront présentés à cette occasion et sont disponibles également à la librairie Meura.

Ce séminaire est proposé suite à la rencontre de membres du J’en Suis J’y Reste avec Béatriz Préciado lors du festival organisé par Emmetrop à Bourges en novembre dernier à l’occasion des 30 ans de lutte contre le Sida. Ce séminaire du 21 avril est ouvert à toutes et tous, cette rencontre sera suivie d’autres rdv à la rentrée de septembre notamment des rencontres animées par les Sœurs de la perpétuelle indulgence avec la complicité des activistes et artistes queer et autres .

Pour le Centre LGBTQIF "J’en suis J’y reste"

- 19 rue de Condé - Lille - tel 03 20 52 28 68-

S’inscrire par mail avant le 20 avril : centrelgbt ( @ ) jensuisjyreste.org

Le séminaire est gratuit, la jauge de la salle est de 30 places.


3) Et toujours : une table de presse et de prévention du J'En Suis, J'Y Reste et des Flamands Roses pour Rouge à lèvres et protège dents le samedi 14 avril.



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J'En Suis, J'Y Reste
Centre LGBTQI et Féministe de Lille Nord Pas de Calais
19, rue de Condé
59000 Lille
03 20 52 28 68
www.jensuisjyreste.org